e=mc², ou presque.

Publié le par Lisa Dawn

[...]

° Ce qui signifie que l'énergie produite est d'autant plus importante (et ce + que proportionnellement, comme les biens de luxe) que ton poids est élevé, pareil pour ta vitesse.

Ils ont tellement cru que j'étais malade, à une époque, qu'il est interdit de s'interroger sérieusement sur mon poids. Ce qui n'a aucune importance parce que j'en ai pris peu, n'entends pas le perdre et que ce n'est pas le sujet. Mais alors pourquoi j'en parle ?

C'est comme quand tu allais voir cette femme et que tu lui parlais de ta famille alors que ça n'était pas du tout de ça que tu avais envie de parler, mais comme tu ne savais pas ce que tu refusais d'exprimer, tu parlais d'eux. Donc peut-être que c'est effectivement, sans te l'avouer, de ça que tu voulais parler.

Mais c'est pas non plus le sujet.

Quel est le sujet ?
Il n'y a pas de sujet, donc pas de hors-sujet, parce que ce n'est pas une dissertation. Et même si s'en était une, qu'importe, que ton correcteur considère que tu n'as pas choisi la bonne réflexion, ça ne signifie pas que ta réflexion n'existe pas et qu'elle était dénuée d'intérêt.

J'vous emmène où ? Aucune idée. Pourvu que personne le sache, tout ira bien.

J'ai oublié de m'inscrire à la conférence. Qui est maintenant complète. Bravo. Alors est-ce que je vais quand même à Paris demain ? Oui. Et avec un peu de bol il restera, par contre, des places pour Au Revoir Simone. Parce que j'ai besoin du train, de 3heures de lecture sans échappatoire, de ne plus rester enfermée, de rentrer chez moi pour y vivre, pas seulement y étudier. Même si les études font partie de la vie que je me construis.

Nous y voilà.
C'est donc de ça qu'il faut parler.
Mais est-ce vraiment l'endroit ?
Déjà j'te ferai remarquer que c'est pas un endroit. C'est un écran que tu balances en l'air et qui se met à flotter dans l'espace jusqu'à ce que quelqu'un se souvienne de ton adresse dont à peu près personne n'arrive à se souvenir.
Change pas de sujet.

Il y a ce dossier sur les écoles d'arts appliqués, qui montre bien qu'Estienne est LA référence en graphisme, encore + pour le travail avec la presse et l'édition, avec deux ou trois autres écoles. C'est pas quelque chose que j'ignorais en cliquant sur "Démission générale" en juin. C'est pas quelque chose que je regrette aujourd'hui. C'est quelque chose que j'ai choisi, pour pouvoir faire d'autres choix.

6 juin 2008
" C'est l'histoire d'une fille qui rêvait depuis longtemps d'études d'arts appliqués, qui a tout fait pour aller là où elle voulait. Elle a pris des trains, rencontré des passionnés, admiré des oeuvres, argumenté les larmes aux yeux. Elle a appris à discerner certaines illusions, à (se) poser des questions. Et à trouver ses réponses. C'est l'histoire d'une fille qui grandit en fait, c'est pour ça que ça fait un peu mal.

Elle avait renoncé à son rêve, par excès de rationalité. Mais elle a voulu savoir, donc elle a tenté sa chance et elle a repensé à tous ses efforts. Elle a pris peur. Elle ne voulait pas avoir été influencée et le regretter. Elle ne voulait surtout pas renoncer et le reprocher plus tard à ceux qui l'aiment et qui tentent de l'aider. Elle a cru qu'elle avait encore un espoir qu'elle essayait d'enfouir. En fait cette fille, elle a tellement pas confiance en elle qu'elle croit que c'est les autres qui décident quand elle trouve une réponse.

Et pourtant c'est bien elle qui a cliqué sur "Démission générale". Parce que l'an prochain, elle n'apprendra pas à dessiner, même si elle sait que ça lui aurait plu. Ce n'est pas qu'elle préfère aller à l'université (ou réussir le concours). On ne peut pas comparer deux avenirs aussi différents. Non, elle ne préfère pas, mais ça lui permettra de faire encore + de choix dans les années à venir, et elle aime bien choisir, dans le fond.

Alors voilà, c'est l'histoire d'une fille qui a choisi de laisser son rêve devenir irréalisé. "

C'était déjà clair et ça le reste. Il va bientôt falloir commencer à faire d'autres choix. Ne me dites pas que j'ai le temps. Vous savez que c'est faux.
La conférence sur l'utopie plutôt que le cours de géographie, c'était déjà un choix, sans qu'on nous le dise. On renonce. Sauf si on refuse de choisir et qu'on s'arrange pour récupérer les cours des autres. Pourquoi faudrait-il choisir ? On nous le demande, manquerait plus qu'on obéisse.

Le vertige vient du souvenir de ce projet, rassurant, dans une filière incertaine. Et d'un avenir ouvert, indécis, dans une filière sécurisée.
Partir à l'étranger un an, revenir bilingue, revenir transformée, partir loin même si ça les inquiète, même si "y a une pauvreté terrible là-bas". Oui, là-bas, c'est dangereux et on meurt. Y a des méchants moustiques, de la nourriture qu'on n'a jamais goûtée. Alors qu'en Angleterre, en Allemagne, juste à côté, c'est bien connu, tout le monde est immortel et riche, personne ne meurt dans un accident de voiture, personne ne meurt d'un cancer, personne ne se suicide, personne ne meurt... C'est peut-être l'idée qu'on se fait de là-bas qui le rend si dangereux. C'est peut-être moi qui suis encore inconsciente.
Partir à l'étranger un an, un rêve pour tant d'étudiants.
Et tout ça inscrit dans un "projet" prolongé par un master pour exercer... quoi ? C'est ça la question fondamentale, à laquelle je trouve trop de réponses depuis des années.
Au début de cet article, j'en avais marre de tout relativiser.
Et là j'me dis que c'est même pas un vrai problème. C'est juste une question à laquelle j'ai envie de répondre. Mais c'est pas le moment, pas encore. Il faut la garder en tête et trouver les éléments de réponse, au fil des rencontres.

Il y a aussi un article sur les réorientations des diplômés de grandes écoles.
Demain j'envoie mon premier CV.
Tout va très vite et même si je fais pas encore le poids, ça me donne des forces.
Quant à faire entrer ça dans une formule préformatée...
e=mc². Ou presque. °

Publié dans Presque indépendante

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